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Premier bilan 47e Cinéma du réel

Cinéma du réel 2025 © Léa Rener

La 47e édition de Cinéma du réel enregistre un total de 18 080 spectateurs qui ont assisté à 141 séances sur huit jours de festival. La moyenne de spectateurs par séance est de 128. Nous avons programmé cette année 118 films et projets différents dont 37 films en compétition.


Pour mémoire, en 2024 le festival enregistrait un total de 24 018 spectateurs en salles qui ont pu assister à 187 séances, pendant dix jours de festival. La fréquentation était en augmentation croissante depuis 2022 et fut dès lors équivalente à 2019, année de référence pré-covid. Cette année, la fréquentation affiche une baisse de 24 % par rapport à 2024.

Celle-ci est dûe notamment à la réduction du nombre de séances de 24% également. Le nombre de séances réduit s’explique par notre désir de conformer le festival à un budget contraint cette année par les dépenses supplémentaires qu’a engendré notre déplacement rive gauche (locations d’espaces, frais de bouche et d’hébergement plus élevés, augmentation des dépenses liées à la visibilité du festival). En particulier, nous avons fait le choix de réduire le festival de deux jours et de ne pas programmer une 5e salle de manière permanente. Par ailleurs nous avons cette année concentré certains évènements en une seule séance de 4 heures comme le Forum Public ou le Festival Parlé tout en maintenant le temps imparti à ces évènements équivalent à 2024. A titre d’exemple le Forum Public a rassemblé 190 professionnels, tandis que l’an dernier nous avions une moyenne de 142 spectateurs sur trois sessions de discussion distinctes. Enfin, notre programmation comportait cette année plusieurs films long de plus de 4h notamment de nos 4 cinéastes invités.

On peut donc imaginer qu’avec un nombre de séances équivalent à 2024, le nombre de spectateurs global aurait été équivalent. Ceci peut être confirmé par le fait que le taux de remplissage des salles est le même qu’en 2024, à hauteur de 61% de la jauge  globale tandis que la moyenne des spectateurs par séance est de 128, comme en 2024.

A ces spectateurs en salle, nous devrons ajouter les spectateurs qui ont pu visionner les films de la compétition sur notre vidéothèque en ligne dédiée, mais aussi sur les plateformes partenaires qui contribuent à donner plus d’écho à Cinéma du réel et aux films de ses sélections : Mediapart avec les films de la section Première fenêtre, Festival Scope pro et public qui propose certains films de notre compétition et de Ghassan Salhab, Tënk où une sélection de nos programmes hors compétition sont encore accessibles. Il faudra attendre la fin du mois de mai pour connaître le nombre exact d’internautes qui ont eu ainsi accès aux programmes du festival.

Par ailleurs la salle commerciale du Jeu de Paume a accueilli le 15 avril prochain deux séances de reprise de films primés, reprise également au Cinématographe à Nantes et au Cinéma Jacques Tati de St Nazaire les 11 et 12 avril. Reprise également prévue à la rentrée d’octobre dans le cadre de la Cinémathèque du Documentaire de la BPI.

Enfin, la circulation en France organisée en collaboration avec La Cinémathèque documentaire et Images en bibliothèques à partir du 8 avril et jusqu’au 30 juin propose des projections de films de notre compétition dans 34 lieux différents en France.


Du côté des accrédités et des étudiants, nous avons délibérément limité le nombre d’accréditations et de pass disponibles afin de préserver la possibilité pour tous d’entrer en salle, dans un contexte où non seulement notre jauge totale était inférieure de 24 % à 2024 mais aussi où le nombre de sièges disponibles à ces publics avait fait l’objet d’une négociation avec les salles commerciales et ne devait pas dépasser 20% de la jauge à chaque séance.

Nous avions imaginé ne mettre à disposition que 400 pass étudiants cette année, nous en avons finalement mis en circulation 437 (contre 549 en 2024). Du côté des accrédités nous en avons accepté 1054 dont 784 ont été finalement retirées, contre 1450 acceptées et 913 retirées en 2024. A ces pass et accréditations nous devons ajouter 60 pass journée Réel université et 42 pass Matinales vendus.


Mais Cinéma du réel ne saurait se résumer à ces chiffres, et il nous a semblé que d’une manière générale la migration du festival vers la rive gauche et les salles commerciales indépendantes a été reçue de manière enthousiaste à la fois par le public du festival, les cinéastes programmés et l’ensemble des professionnels français et internationaux. Par ailleurs le festival a été extrêmement bien accueilli par les équipes des cinémas dont certaines s’y sont investies formidablement. Nous n’avons pour le moment que peu de visibilité sur la manière dont le public habitué de ces salles s’est emparé de la programmation du festival.

C’est donc à partir d’une première année réussie que nous pouvons travailler à améliorer le festival en constellation. Nous savons d’ores et déjà quels sont les points principaux sur lesquels nous devons apporter des améliorations :

–          La billetterie des accrédités qu’il faut simplifier

–          La convivialité qu’il faut rendre plus agréable encore

–          La visibilité du festival dans le quartier qu’il faut optimiser

–          La grille de programme qu’il faut mieux adapter à la configuration nouvelle

–          L’équipe qu’il faut renforcer

Enfin, nous devons revoir l’implantation de certaines actions, et sans doute trouver des lieux plus adaptés notamment aux actions de PARISDOC.


Dans le contexte de ce changement de lieux, nous avons renforcé les partenariats presse notamment avec France Culture, Télérama et France Télévision, tandis que ARTE est revenu comme partenaire cette année. Enfin, de nouveaux partenariats ont été mis en place avec Le Film Français et le site en ligne Business Doc Europe notamment.

La qualité de la programmation tant en compétition que hors compétition a également été saluée par la presse et les spectateurs qui soulignent la cohérence qui existent entre les films et les différentes sections, et apprécient que soit accueillis au sein de Cinéma du réel à la fois de très jeunes auteurs et des cinéastes mondialement reconnus, et que le cinéma expérimental y côtoie le cinéma direct, le récit documentaire et les œuvres conceptuelles. Peut-être Cinéma du réel est-il le lieu où souffle un certain esprit du cinéma auquel tous nous venons nous ressourcer.

Catherine Bizern, le 9 avril 2025