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Hommage à Richard Dindo

Dani, Michi, Renato et Max

Richard Dindo
1987 Suisse 138' Allemand
sam 29
mars
14h00
Saint André des Arts 3
© Documentaire sur grand écran
© Documentaire sur grand écran
© Documentaire sur grand écran
© Documentaire sur grand écran

Séance en collaboration avec Documentaire sur Grand Écran, présentée par Yamina Zoutat.

Dani, Michi, Renato et Max est sans doute l’un des films les plus incisifs de Richard Dindo, qui aimait se présenter comme un documentariste impur. À la nouvelle de son décès, c’est ce film-là que nous avons ardemment voulu revoir. Un film qui advient dans le frottement entre mécanisme de la fiction et force du documentaire, entre la mémoire, le présent du tournage et l’ici et maintenant du spectateur.


En 1980-81, à la suite de la fermeture de la Maison des jeunes de Zürich, de graves affrontements ont lieu entre les jeunes du “Mouvement des jeunes” et la police. Dans les années suivantes se développe un climat de méfiance et de violence : quatre jeunes gens ayant participé à des manifestations meurent de “bavures” policières.
Le film enquête sur les trois histoires qui finissent dans la mort : celle de Dani et Michi, pris en chasse par une voiture de police pour rouler trop vite et sans casque sur le périphérique, celle de Renato poursuivi pour avoir volé la voiture de ses voisins, et celle de Max à la suite d’un tabassage lors des affrontements de 1980.
Le réalisateur revient sur les “lieux du crime”, par nécessité, pour retrouver les traces du passé et le reconstruire. Chaque version de l’accident de Dani et Michi ou de Renato est filmée selon chacun des témoignages. Les témoins sont interrogés sur les lieux mêmes où ils se trouvaient avant, pendant et après l’événement. Le souci de la reconstitution est poussé à l’extrême, les témoins se trouvent en position d’acteurs conviés à revivre le passé et à rejouer leur propre rôle pour que surgisse la mémoire. Pour Richard Dindo, le spectateur “se meut et s’émeut en permanence”. Le vernis suisse craque, les relations sociales du “pays au-dessus de tout soupçon” se découvrent dans toute leur brutalité.

 Observateur implacable de la réalité suisse, dont il exhume la mémoire clandestine, Dindo estime qu’un seul détail peut mettre en cause tout un système. Il excelle dans le traitement des faits occultés parce que considérés comme des anecdotes ou des faits-divers. Dani, Michi, Renato et Max (1987) est une reconstitution typique de sa manière. La première partie raconte, par témoins interposés et au fil d’une démarche explicative, la mort mal élucidée de Dani et de Michi, tués au cours d’une poursuite nocturne, de façon apparemment accidentelle. Les deuxième et troisième parties racontent la mort de Renato, atteint par balles au volant d’une voiture volée ; et celle de Max, jeune anarchiste roué de coups alors d’une manifestation. Les trois récits sont traités selon des méthodes identiques : témoins qui déposent comme à la barre, reconstitutions selon les témoignages et les enquêtes de police, documents d’archives. Ils sont reliés par la participation commune des quatre jeunes gens à la vie éphémère d’une maison des jeunes, l’A.J.Z., créée à contrecœur par la ville de Zurich avant d’être interdite et détruite un jour à l’aube et de devenir le symbole d’une opposition entre la jeunesse et les institutions.

Guy Gauthier


Richard Dindo

Petit-fils d’immigrés italiens venus s’installer en Suisse, né à Zurich en 1944, Richard Dindo quitte l’école à l’âge de 15 ans et se met à voyager, exerçant divers métiers alimentaires. Il s’installe à Paris en 1966. Autodidacte, il devient réalisateur en visionnant plusieurs films par jour à la Cinémathèque française et en lisant des centaines de livres. En 1970, il retourne en Suisse pour réaliser son premier film, La répétition (Die Wiederholung). Vivant ensuite à Zurich et à Paris, il a réalisé plus de vingt documentaires et un film de fiction, El Suizo. Les films de Dindo sont projetés dans le monde entier, et de nombreuses rétrospectives lui sont consacrées en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, au Canada et en Argentine.

sam 29
mars
14h00
Saint André des Arts 3
Production :
Richard Dindo
Distribution :
Documentaire sur grand écran
Image :
Jürg Hassler, Rainer Maria Trinkler
Son :
Dieter Gränicher
Montage :
Georg Janett
Contact copie :
Filmo / florian.leupin@filmo.ch