FILMER CONTRE, TOUT CONTRE ?
L’adversaire n’est pas le monstre. Au monstre on fait une guerre sans merci. Mais l’adversaire, qui est- il ? Le cinéaste reconnaît à ce dernier un statut singulier : celui d’avoir un point de vue encore audible, malgré les désaccords. Il fait le pari qu’un “nous” est possible, et l’adversaire accepte alors l’expérience.
Ce débat est l’occasion de rassembler plusieurs cinéastes qui vont au contact de leurs antagonistes politiques, convaincus que la messe n’a pas encore été dite. Chacun inaugure, dans l’espace du film, une place singulière où les rapports de force, par ailleurs si figés, redeviennent mouvants et complexes. Celui qui tient la caméra n’a pas nécessairement le pouvoir sur l’autre. Il filme contre, mais aussi tout contre, au risque de rendre l’adversaire aimable ou, a contrario, d’inviter la peur, la colère, la haine.
Modérateurs : Manuela Frésil, Renaud Cohen, Laure Vermeersch – cinéastes, membres de l’ADDOC
en présence des cinéastes :
- Avi Mograbi
— Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon, 1997 - Mehran Tamadon
— Iranien, 2014 - Laurent Cibien
— Édouard mon pote de droite, 2015-2021 - Carmen Castillo & Guy Girard
— La Flaca Alejandra, 1994