La Concorde
« Le 30 juin 2023, place de la Concorde, à la frontière des Tuileries et du jeu de Paume, des centaines de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à Nahel M., tué par un policier à Nanterre, et pour manifester contre les exactions manifestes de la police. Les graffitis sont durs, les slogans violents, la colère est là, présente dans les mots tandis que les visages restent sereins, presque confiants. La Concorde a une histoire, toute une histoire de plus en plus méconnue. Le lieu est un symptôme des excès comme des mensonges des gouvernements successifs. De concorde il n’y a pas. Aujourd’hui elle apparait inaccessible. Le cri des manifestants se confronte avec le décor vide, un Paris historique interdit, le haut lieu d’une représentation fictive… Les images, comme les archives ne parlent jamais d’elles-mêmes. Leur faire dire le vrai des choses est une gageure. Des choses non pas vues mais vécues et subies. Le montage d’images tente ici de rendre compte de cette frontière impossible à franchir entre ce qui se passe, ce qui est, et l’aveuglement des pouvoirs. Néanmoins les manifestants sont présents et prêts à franchir le pas. La ligne de démarcation se dérobera très bientôt… la démocratie est en marche, en dépit des discours trompeurs ».
Michèle Riot-Sarcey, historienne.
Première mondiale.
Présenté avec Des cris déchirent le silence de Natacha Thiéry.
La projection sera suivie d’une discussion avec Natacha Thiéry, Claire Doyon, Sylvestre Meinzer et Hélène Fleckinger, chercheuse spécialisée dans les pratiques militantes du cinéma et les questions de genre.
Sylvestre Meinzer est ethnologue, photographe et réalisatrice de films.
Après avoir travaillé dans le costume et la scénographie, elle intègre la Mission du Patrimoine Ethnographique et le Laboratoire d’Ethnologie Urbaine du CNRS d’Ivry. Depuis sa formation aux Ateliers Varan et à l’école des Gobelins, elle pratique le cinéma documentaire et la photographie plasticienne. Elle expose son travail dans des musées et centres d’art (Lilith au Musée du Grand Palais, Au service des nuages, au Musée d’art moderne André Malraux du Havre, Douves célestes au LAAC de Dunkerque), à la télévision (Pour un panier de truffes, sur Arte), dans les salles de cinéma (Les Voies jaunes et Mémoires d’un condamné) ainsi que dans les festivals. Elle dirige des ateliers artistiques auprès de publics empêchés (hôpitaux pédiatriques, EHPAD, institutions judiciaires…) dans le cadre de l’association « Les Impatients » qu’elle a créée.
Sylvestre Meinzer
Sylvestre Meinzer
Sylvestre Meinzer
Sylvestre Meinzer
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