Meshes of the Afternoon
Œuvre non narrative, Meshes of the Afternoon est un exemple clé du « film de transe », œuvre dans laquelle la caméra transmet la vision subjective du protagoniste sous l’emprise du rêve. Le personnage central, joué par Deren, est en phase avec son inconscient et pris dans un réseau d’événements oniriques qui se répercutent sur la réalité.
Ce premier film se rapporte aux liens existant entre l’imaginaire et la réalité objective. Le film commence dans la réalité pour se terminer dans celle-ci. Entre-temps, l’imagination, présentée ici sous la forme d’un rêve, est intervenue. Elle s’empare d’un incident particulier et lui donne une importance considérable puis rabat le produit de ses circonvolutions dans la réalité. La protagoniste n’est pas victime d’hallucinations, dont le monde lui serait indépendant pour ne pas dire inconscient ; bien au contraire, elle est détruite par une action imaginaire.
Un tel développement, de toute évidence, n’obéit pas à une fonction logique dans quelque réalité que ce soit, mais est une nécessité ; un destin façonné comme logique du film lui-même. Ainsi l’ensemble formel est lui-même la réalité et le sens du film.
C’est une création à partir d’éléments de la réalité : personnes, lieux et objets, mais ceux-ci sont arrangés de manière à ce qu’ils produisent une nouvelle réalité, un nouveau contexte qui les définit selon la fonction qu’ils occupent dans cette dernière. Par conséquent, ils ne sont pas des symboles, dans le sens où ils se référeraient à quelque sens ou valeurs extérieurs au film. Ce sont des images dont la valeur et le sens sont définis et se limitent à leurs fonctions dans le tout du film.
Art in Cinema, San Francisco Museum of Art, 1947.
Maya Deren
Alexander Hammid
Maya Deren
Teiji Ito (ajoutée en 1959)
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