Nos esprits sont comme occupés

Joana Dos Reis

C’est autour de 30 ans, alors que je travaillais dans un cinéma de quartier parisien et dans une vie à cent à l’heure que je fus piquée par le virus du cinéma documentaire. Les films de Frederick Wiseman, Robert Kramer, Claire Simon, Agnès Varda, des Frères Maysles et tant d’autres m’ouvrirent les yeux sur un monde qui m’était inconnu jusque-là ; passer par les Ateliers Varan finit de me décider à changer de vie et à faire moi-même des films, dans une quête intime un peu folle de lenteur et de calme, à rebours du rythme effréné dans lequel j’allais jusqu’alors, dans une quête de cinéma dans le réel. Tout quitter et repartir de presque rien. Tenter de faire du cinéma, le faire « en bas de chez soi », voire chez soi. Voici ce à quoi je m’applique aujourd’hui, depuis mon petit coin du pays où le bonheur m’a suivie, à St Nazaire, où je vis avec ma femme et nos deux enfants.