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Travailleurs et travailleuses de festivals : de la précarité à l’intermittence ?

120'
lun 24
mars
18h00
Alliance française - Auditorium
Entrée libre / Free entry

Le collectif des précaires des festivals de cinéma “Sous les écrans, la dèche” est né en mars 2020, suite aux annonces des réformes de l’assurance chômage.
Il fédère les travailleuses et travailleurs des festivals de cinéma (projectionnistes, programmateurs et programmatrices, régisseurs et régisseuses, sous-titreurs et sous-titreuses, chargés des bénévoles, de la coordination, de la billetterie, de l’accueil des invités ou de la communication, etc.).


Le nouveau mode de calcul de leurs indemnités réduit dramatiquement le montant des allocations chômage et plonge dans une précarité telle que beaucoup se voient contraints de renoncer à leur métier. C’est que, n’ayant pas accès au régime de l’intermittence du spectacle, ils ne peuvent plus survivre entre deux contrats. Les échanges au sein du collectif mettent par ailleurs en évidence l’absence totale de structuration d’un secteur où les conditions de travail n’obéissent à aucunes règles.
Aussi, pendant 3 années, les membres n’ont cessé d’alerter les responsables des festivals ainsi que les pouvoirs publics. Une écoute polie leur a été accordée, mais aucune décision concrète ne fut prise.

Au Festival de Cannes 2024, la mobilisation prend une nouvelle ampleur, avec un appel à la grève et quelques actions coup-de-poing largement relayées. Conscientes de la menace d’hémorragie de savoir-faire, faute de pouvoir retenir des salarié.es expérimenté·es, les directions décident enfin de soutenir les revendications des travailleurs.euses de festivals.

Les pouvoirs publics se saisissent enfin de la question : fin mai, les ministères de la Culture et du Travail confient à un haut fonctionnaire la mission d’engager et faciliter le dialogue entre les partenaires sociaux. L’objectif est que les festivals de cinéma intègrent une convention collective permettant, à terme, à la majorité des salarié.es de pouvoir bénéficier du régime de l’intermittence.

Après 6 mois de négociation, c’est désormais chose faite ! Au sein de la convention collective, une annexe spécifique aux Festival de cinéma et d’audiovisuel a vu le jour fin décembre, et entrera en application dès avril 2025. Dès cette date, l’ensemble des festivals devront l’appliquer.

C’est une victoire, mais attention, ce n’est qu’une première étape : ce rattachement conventionnel ne permet pas pour l’instant aux salariées de bénéficier du régime de l’intermittence. Manquent encore la signature d’un arrêté ministériel et l’intégration par l’Unédic des nouveaux métiers éligibles à l’intermittence aux annexes 8 et 10 de l’assurance-chômage.
Or à ce jour aucune date ne nous a été communiquée, et notre revendication première, l’intermittence, n’est pas encore acquise. La précarité demeure.

Les travailleuses et travailleurs des festivals restent donc vigilant.es et déterminé.es, n’excluant pas, dans les semaines et mois à venir, de nouvelles mobilisations, avec le soutien des syndicats, et, nous l’espérons, des directions de festivals désormais conscientes des enjeux.

Modératrice : 
Chloé Folens
— Chercheuse

Intervenants et intervenantes :
Jérémy Vachet 
— Sociologue, Université de Leeds, professeur associé, Audencia (Nantes)
Christophe Pauly
— Secrétaire national à la fédération communication, conseil et culture de la CFDT
Sébastien de Fonseca
— Secrétaire général du festival Côté Court, membre de Carrefour des festivals

et les membres du collectif Sous les écrans, la dèche

D’autres intervenants sont susceptibles de compléter la liste d’invités.

lun 24
mars
18h00
Alliance française - Auditorium
Entrée libre / Free entry