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Vuelta a Riaño

Back to Riaño
Miriam Martín
2023 Espagne 15' Espagnol, Castillan
jeu 28
mars
16h45
FDI 300
Réserver
sam 30
mars
16h45
Pompidou Cinéma 1
Réserver
+ débat / Q&A
Dans la même séance : Aeroflux
©Miriam Martín
©Miriam Martín
©Miriam Martín

Images filmées depuis le sol contre images en mouvement prises depuis le ciel. Les mots des voisins et des sympathisants contre les discours officiels. Des gens qui ne veulent pas se déplacer, “comme le pin sur la rive”. Une vallée transformée en lac de barrage. La lutte de classe est sous terre… et sous l’eau.


Ancien village situé le long de la rivière Esla dans la communauté autonome de Castille-et-León, Riaño a été submergé le 31 décembre 1987 par la construction d’un barrage et d’un réservoir en même temps que d’autres bourgades et leurs terres agricoles. Le film que Miriam Martín consacre à ce lieu et à cette histoire emprunte ses documents à diverses sources accessibles sur internet. Un peloton du Tour d’Espagne 2022 fonce sur une autoroute traversant un paysage grandiose entouré de hautes montagnes où les troupeaux de chevaux galopent librement dans tous les sens – à moins qu’ils ne veuillent échapper à l’hélicoptère qui les filme – puis longe le lac de barrage aux versants redessinés par les pelleteuses. Sommé par la tristesse manifeste de ce paysage ratiboisé, le montage contrecarre un peu plus la progression de cette parade triomphante. Les voix du passé expriment le désir de conserver l’esprit d’un lieu dont on voit qu’il ne reste plus rien ; photographies et vidéos témoignent des formes éclatantes des luttes locales face à la police venue accomplir sa besogne sinistre. L’éloge de l’exploit d’une ancienne église déplacée « pierre à pierre » sur les hauteurs, loué par une télévision toujours désinvolte, bégaye lorsqu’il est renvoyé à la mémoire de ce qui s’apparente à une destruction pure et simple. Dans le chevauchement tour à tour affligé, ironique et révolté du présent et du passé, Martín n’a besoin de tourner aucune image. Peut-être même qu’elle ne réalise ou ne dirige rien, comme le laisse entendre la formulation choisie au générique, mais exerce simplement le « droit de réponse » du cinéma et du paysage.

Antoine Thirion

Lire l’entretien avec Miriam Martin


Miriam Martín a consacré toute sa vie adulte et une partie de la précédente au cinéma. D’abord en tant que spectatrice, puis en tant que programmatrice dans plusieurs institutions : Museo Reina Sofía, MUSAC, CA2M, La Casa Encendida ou le festival international du film documentaire Punto de Vista. Pendant près de six ans, elle a organisé le ciné-club Chantal, une expérience esthétique et politique hebdomadaire. En 2019, elle a réalisé un film qui a pour titre La espada me la ha regalado. Elle chante, traduit et écrit aussi, et a même été commissaire d’une exposition sur le mouvement 15M et la Commune de Paris au Museo Reina Sofía, Con h minúscula.

jeu 28
mars
16h45
FDI 300
Réserver
sam 30
mars
16h45
Pompidou Cinéma 1
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+ débat / Q&A
Dans la même séance : Aeroflux
Production :
Miriam Martín
Montage :
Miriam Martín
Contact copie :
Miriam Martín - mirmardial@gmail.com

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