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PARISDOC

En 2014, Cinéma du réel se propose d’agir de manière active et concrète auprès des professionnels pour encourager la circulation des documentaires et favoriser les rencontres entre ceux qui font les films et ceux qui œuvrent à leur diffusion. Maria Bonsanti, accompagnée d’Anaïs Desrieux et de l’association des amis de Cinéma du réel créent pour la 36e  édition du festival, ParisDOC avec deux jours de projections de films en cours de post-production et une journée de débat autour des initiatives en faveur de la diffusion de films.  Dès l’origine de ce qui est devenu ParisDOC Works-in-Progress et le Forum public, il s’agissait d’être au plus près des préoccupations du milieu documentaire, des initiatives les plus originales et de proposer aux professionnels, non pas de participer à un marché mais d’être soutenus dans leurs démarches par un dispositif créé pour faire du « sur mesure ».

Depuis, ParisDOC Works-in-Progress a prouvé son efficience : sur les 60 films en post-production depuis 10 ans, 80% ont été montrés dans au moins un festival international et 70% ont trouvé un distributeur ou un vendeur international. Depuis trois ans, le Studio Orlando, partenaire du festival, accompagne la finalisation d’un des films de cette sélection dont l’offre s’est étoffée grâce, chaque année, à des collaborations internationales en lien avec notre programmation principale.

Ces dernières années, le champ d’action de ParisDOC s‘est élargi pour créer un réseau d’échanges à la fois concret et réflexif autour du documentaire, depuis le développement de projet jusqu’à la circulation des films et met à la disposition des réalisateurs, producteurs, distributeurs, réseaux de festivals, vendeurs internationaux, une organisation sur mesure, proposant un accompagnement singulier, et des thèmes pertinents pour la pratique de chacun.

Comme un pendant aux ParisDOC Works-in-Progress, les Rendez-vous du documentaire de Patrimoine ont vu le jour en 2020 afin d’inciter les diffuseurs et distributeurs de patrimoine à élargir leur offre au cinéma documentaire. Il nous semblait en effet que le documentaire de patrimoine pouvait trouver sa place dans un marché du film classique en plein essor. Trois ans plus tard, nous lançons avec la plateforme Préludes un prix qui permettra de soutenir la restauration d’un premier long métrage documentaire.

La pertinence du festival et de ParisDOC en matière d’accompagnement à la diffusion, est désormais complétée par le parcours des exploitants visant à mobiliser un groupe de programmateurs de salles de cinéma pendant le festival pour des séances de prévisionnement en collaboration avec l’ACID et l’ACRIF. 

S’il tend principalement à renforcer la diffusion du cinéma documentaire indépendant, ParisDOC est aussi conçu pour renforcer l’innovation, la souplesse et la qualité de prototype de tout film documentaire ainsi que la dimension artisanale d’un secteur à la fois foisonnant et précaire. Le Forum public, désormais porté par l’Association des Amis du Cinéma réel, en assure la dimension politique de plus en plus fortement face à la fragilisation de la création et à l’obligation pour la production d’inventer de nouveaux chemins. De leur côté, parce que les manières de faire sont aussi des formes de pensée, les Matinales construisent depuis cinq ans ce qui s’apparente à une histoire des savoirs-faire autour des métiers du cinéma documentaire. Retour sur expérience de professionnels expérimentés, ces temps de discussion favorisent les ponts entre professionnels confirmés et émergents.

La présence des cinéastes et notre intérêt pour leurs manières de faire, essentielles pour le festival, trouvent un écho dans les différents temps de débat, masterclass et rencontres où il est question des œuvres, de leur fabrication et de leur création. Chaque année le cycle des matinales se clôt par un rendez-vous consacré au désir de films des cinéastes, avec les réalisateurs et réalisatrices des différentes associations qui les regroupent : SRF, ADDOC, ACID SCAM. En créant First contact en 2022, en collaboration avec les Ateliers Varan et EURODOC, c’est dans ce moment où il s’agit de partager ce désir de film avec un autre que nous avons choisi d’accompagner les cinéastes dans leur première rencontre avec des producteurs, là encore par un dispositif « cousu main » – pour reprendre les mots de 2014.

Au plus près de l’évolution des pratiques cinématographiques et des usages du public, au plus près des réflexions et des enjeux de la profession, ParisDOC est le laboratoire de Cinéma du réel.

Catherine Bizern