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Rendez-vous avec quatre cinéastes en réaction

La programmation hors compétition confronte le cinéma documentaire contemporain à son histoire et rend compte de la diversité des manières de faire des cinéastes. Cette programmation se construit à la fois comme le pan patrimonial du festival mais aussi comme un panorama du documentaire au présent. A travers cette programmation hors compétition, le public est invité à parcourir le territoire du cinéma selon un cheminement chaque année différent, selon une logique qui permet de raconter une partie de son histoire.

Comment donner du sens au réel par l’acte de création ? Comment rendre compte du présent lorsque celui-ci nous absorbe, nous affecte, nous attaque ? Cette question se pose de manière particulièrement aiguë pour nombre de cinéastes aujourd’hui et Cinéma du réel y consacrera cette 47e édition, en invitant quatre cinéastes à montrer une partie de leur travail inscrit en réaction.


Ryusuke Hamaguchi : survivre, disent-ils

Au sortir de l’école de cinéma, en 2011, Hamaguchi (auteur notamment de Senses en 2015, Drive My Car en 2021 ou Le Mal n’existe pas en 2024) réalise un triptyque documentaire, Trilogie du Töhoku, avec les survivants du tsunami de 2011. Dès cette œuvre fleuve, le récit de soi se révèle un élément clef de son cinéma.


Wang Bing : « Made in China »

A contrecourant du récit du « miracle économique chinois », Wang Bing ausculte depuis vingt ans les répercussions des mutations de la Chine contemporaine sur les individus et leurs modes de vie. Dans sa trilogie Jeunesse, dont les deux derniers volets seront montrés en avant-première, il nous immerge dans les micro-ateliers de confection de la ville de Zhili, près de Shanghaï, où travaillent de jeunes ouvriers de 17 à 20 ans.


Julia Loktev : contre-information

Julia Loktev est née à St Pétersbourg en Russie et a immigré aux États-Unis à l’âge de neuf ans. Grand Prix à Cinéma du réel en 1998 pour Moment of Impact, elle revient avec My Undesirable Friends: Part I — Last Air in Moscow, où elle suit pas à pas ses amis journalistes russes, aux prises avec la politique répressive de leur pays. « Le monde que vous allez voir n’existe plus », avertit Loktev dès les premières minutes. Car il n’y avait aucun moyen de savoir, lorsque le tournage a commencé en 2021, qu’elle serait dans une position privilégiée pour observer l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine et la terrible répression qui a suivi contre toute voix dissidente.


Dans l’atelier de Ghassan Salhab

Au Liban, qu’il ne quitte pas, le réalisateur entre autres de Beyrouth fantôme (1998), Terra incognita (2002), La Vallée (2014), documente, décrypte et analyse par le cinéma, le présent du pays et de l’ensemble de la région. Nous accompagnerons en temps réel la réflexion d’un cinéaste qui, au jour le jour, tente malgré tout un geste, une pensée, un plan, un texte. Des séances participatives, ouvertes à tous.